Augmenter le bonheur au travail de vos collègues dans une PME

Brecht Buysschaert (Springbok Coaching) : « Comment inciter vos collègues à participer à des actions bien-être ? En les impliquant ! »

Mettre le thème du bonheur au travail à l'ordre du jour dans une PME, ce n'est pas facile. Au sein d’une grande organisation, le département RH peut y consacrer du temps. Dans une petite entreprise par contre, les initiatives doivent souvent venir des collaborateurs eux-mêmes. « Pourtant, vous avez plus de chances de réussir à lancer des actions bien-être depuis la base dans une PME », affirme Brecht Buysschaert.


À propos de Brecht Buysschaert

Brecht est gérant et expert santé et bien-être chez Spingbok Coaching. Il coach des dirigeants et des travailleurs afin de les aider à créer des lieux de travail sains où les gens peuvent s'épanouir. En 2021, il a sorti son premier ouvrage intitulé Whealthy Workplaces.


En quoi consiste exactement votre travail d'expert santé et bien-être ?

« Je soutiens les entreprises qui veulent améliorer la santé et le bonheur au travail de leurs collaborateurs. « De quoi les collaborateurs et les équipes ont-ils besoin ? », telle est la première question que nous posons. Grâce à des entretiens, des enquêtes et des analyses, nous arrivons à une réponse.

Nous pouvons alors fixer des objectifs réalisables. Pour les atteindre, nous élaborons un programme en collaboration avec la direction et un groupe de travail composé de collaborateurs et de supérieurs de tous les départements. Pour nous, la clé de la réussite réside dans cette cocréation. Ensuite, nous entamons la communication et les premières actions santé. »

 

« La demande en matière d'actions bien-être s’est fortement intensifiée. Les dirigeants réalisent désormais que le bonheur au travail doit figurer en tête des priorités. »

Quel type d'entreprises s'adresse à vous pour renforcer le bonheur au travail ?

« Toutes sortes d'entreprises, aussi bien des PME que de grandes organisations. Depuis la pandémie, la demande en matière d’actions bien-être s’est fortement intensifiée. Les dirigeants ont pleinement conscience que la santé et le bonheur au travail de leurs travailleurs doivent figurer en tête des priorités. Et c’est une bonne chose ! Il s’agit là d’une (r)évolution dont je suis très heureux. »

Est-il plus difficile pour une PME d'investir dans le bonheur au travail ?

« Pas nécessairement, je pense. Dans une PME, tout le monde se connaît. Le chef d’entreprise laisse sa porte ouverte et, en tant que travailleur, vous pouvez la franchir pour faire une suggestion. Vos chances de réussite sont plus grandes si vous mettez des actions bien-être en place à partir de la base. Dans une grande entreprise, le processus d'approbation des actions est souvent plus long et plus complexe.

Il est vrai que dans une petite structure, les budgets sont moins importants. Mais il est faux de croire qu'une politique de santé réussie nécessite des ressources importantes. Les PME flamandes peuvent faire appel aux Werkbaarheidscheques et les wallonnes aux chèques-formation. »

 

« Discuter avec vos collègues de ce que vous pouvez faire pour accroître le bien-être au travail est une bonne façon de mettre les choses en marche ! »

Vous êtes un collaborateur et vous souhaitez entreprendre vous-même une action. Par où commencer ?

« Pour moi, la première étape consiste à parler à vos collègues. Demandez-leur : "Que pouvons-nous faire pour que notre bien-être au travail augmente ? "Ce peut être dans le cadre d'ateliers participatifs. Evitez les sondages : faites les choses de manière concrète. Vous pourrez alors poser plus de questions et obtenir des réponses plus franches.

Deuxième étape : vérifiez quelles petites actions correspondent aux besoins de vos collègues. Choisissez des objectifs clairs et des actions visibles, aisément accessibles. Tout le monde pourra ainsi y prendre part et vous n'aurez pas besoin d'un gros budget dans l'immédiat. Songez par exemple à des promenades sur le temps de midi, des réunions à pied, une alimentation saine…

Troisième étape : communiquez vos premiers succès ! Vous toucherez ainsi de nouvelles personnes intéressées qui voudront vous rejoindre pour une promenade ou un repas sain, et vous lancerez un mouvement positif. »

 

« La cocréation permet de mener à bien des actions bien-être. »

Devenir un ambassadeur du bonheur au travail au sein de sa propre équipe

Vous souhaitez créer plus de bonheur au travail et de solidarité chez vos collègues grâce à de petites actions ciblées ? Découvrez comment procéder grâce à la formation « Comment devenir un ambassadeur du bonheur dans mon équipe ? ».


Comment convaincre votre directeur ou votre supérieur de l'utilité des actions santé ?

« Il est essentiel que les dirigeants de votre PME adhèrent à l’initiative. Qu'ils comprennent que travailler sur le bien-être est un investissement plutôt qu'un coût. Vous pourrez ainsi agir de manière structurée sur le long terme, et aboutir à des changements de comportement durables chez les collaborateurs.

Par exemple, vous pouvez donner à votre direction des chiffres scientifiques comme ceux-ci : selon le Forum économique mondial, la productivité de vos collaborateurs augmente de 18 % s'ils sont en meilleure santé. En outre, le professeur Lieven Annemans a calculé que le retour sur investissement des actions bien-être se situe entre 1,26 € et 5 €. Ainsi, pour chaque euro investi, vous récupérez au moins 1,26 €. »

Comment faire pour que tous adhèrent à ces actions ?

« Connaissez-vous la vidéo du “Shirtless dancing guy” sur YouTube ? C'est un homme qui danse seul sur le terrain d’un festival. Il a l'air étrange. Jusqu'à ce qu'un festivalier vienne danser avec lui, the first follower. Un deuxième et un troisième danseur suivent. Soudain, les choses vont vite. Et finalement, tout le terrain danse.

Mon conseil : imaginez que vous êtes le Shirtless dancing guy. Vous êtes le travailleur acharné qui commence seul et persévère avec un enthousiasme qui ne faiblit pas. Peut-être que tout le monde ne comprend pas ce que vous faites. Mais vient alors votre first follower… puis le deuxième et le troisième. Il est important que vous considériez vos premiers follower comme des égaux. Ils convaincront le reste du groupe de travailler sur le bonheur au travail.

Et enfin, il est important de commencer lentement. Inutile de mettre en place de grandes actions, telles que l'ascension du Mont Ventoux. Vous ne toucheriez alors que les personnes intrinsèquement motivées et non les collègues attentistes. Vous risqueriez ainsi de voir se creuser un fossé entre les happy few et ceux qui restent les bras croisés. Progressez donc comme un de ces petits trains de montagne et non comme un TGV. Progressez tranquillement avec les believers et laissez les autres prendre le train en marche quand ils se sentiront prêts. »


Rester assis toute la journée derrière un bureau…

Votre corps n'est pas fait pour ça ! Songez à faire des étirements, du yoga et des exercices de fitness à votre bureau tout en travaillant. Envie d’en savoir plus ? Cet atelier vous dira comment procéder : l'importance de l’exercice physique durant une journée de travail.


 

Brecht Buysschaert

Brecht Buysschaert

 

Comment Brecht accroît son propre bonheur au travail

« Tout au long de ma carrière, j'ai découvert ce qui marche vraiment pour moi. Voici mes conseils :

  1. Etre en phase avec son employeur. Lorsque vous postulez un emploi, demandez à savoir quelles sont exactement les valeurs de l’organisation en matière de bien-être. Osez demander si vous pouvez rencontrer un futur collègue ou visiter le lieu de travail. Vous pourrez ainsi découvrir comment votre nouvel employeur potentiel traduit dans la pratique cette vision axée sur les personnes. Car toutes les entreprises ne passent pas de la théorie à la pratique, je le sais par mon expérience de travailleur. Cela m’a déçu, mais cela m'a aussi donné l'envie de créer ma propre entreprise.
  2. Prendre soin de soi a un sens différent pour chacun. Testez des activités et trouvez ce qui vous convient. Je suis sportif de nature, mais j'apprécie de plus en plus la lenteur en tant qu’alliée : dans la méditation par exemple ou le yin yoga.
  3. Rendez votre contexte plus « sain ». Prenez conscience du fait que vous pouvez changer l'environnement dans lequel vous travaillez et vivez. Choisissez de manger sainement à la maison. Si vous aimez travailler debout, osez demander à votre employeur un bureau assis-debout. Ou faites comme moi et laissez votre smartphone de côté lors de vos pauses. Ou encore, passez un appel téléphonique à l'ancienne en marchant ! »

Qu'avez-vous appris sur le bonheur et le bien-être au travail depuis la pandémie ?

« L'importance du downtime, le temps d'arrêt. Pour moi, le temps d'arrêt signifie prendre du temps les uns pour les autres et se déconnecter des écrans et autres stimuli. C’est alors seulement qu’au cours d'une conversation, vous pouvez véritablement poser des questions, écouter et ressentir profondément comment va votre collègue.

Durant la pandémie, il était difficile de maintenir les liens. Cela m'a fait comprendre encore plus clairement l’importance des liens profonds. Dans ma propre PME, nous sommes particulièrement attentifs à cet aspect. Cela m'a déjà donné de nombreuses idées inspirantes sur la manière dont nous pouvons avoir ensemble un impact social encore plus grand. »


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