Prévenir le burn-out : les 4 signes à reconnaître

Le nombre de personnes souffrant de burn-out ou de dépression a augmenté de 40 % ces 4 dernières années. Il est donc plus important que jamais d'investir dans votre bien-être mental. Mais comment reconnaître exactement un burn-out (latent) ? Nous avons posé la question à Helga Helskens, conseillère en prévention chez Mensura. « Il existe quatre signes clairs permettant d'identifier le burn-out chez soi ou chez un collègue. »



Helga Helskens
À propos de Helga Helskens

Helga est conseillère en prévention aspects psychosociaux chez Mensura, un Service externe de Prévention et de Protection au Travail. Par le biais de formations et d'un accompagnement personnel, Helga et ses collègues travaillent sur le bien-être mental des collaborateurs et notamment sur la prévention du burn-out et le rétablissement après un burn-out.


Qu'est-ce que le burn-out ?

« Le burn-out est un trouble énergétique directement lié au stress », explique Helga. « Les facteurs de stress diffèrent d'une personne à l'autre. Le monde des entreprises impose des exigences croissantes aux salariés : augmentation de la charge de travail, changements au sein de l'équipe ou de l'organisation, etc. Mais des tensions entre collègues ou des difficultés dans la sphère privée peuvent également être à l'origine du stress. En outre, les personnes se mettent souvent la pression elles-mêmes. A noter que le stress en soi n'est pas forcément nocif. En fait, il peut parfois nous aider à mieux faire face à des situations potentiellement menaçantes ou stressantes. »



Le stress ne devient dangereux que s’il se prolonge sans que l'on dispose de suffisamment de moments de récupération ou de détente, selon Helga. « Si vous vous retrouvez dans une phase de stress persistant où vous ne pouvez pas récupérer ou pas assez, vous vous épuisez. Si cette situation perdure trop longtemps, il y a des chances pour que vous finissiez par souffrir d’un burn-out. »

 

4 signes de burn-out

« Il est important de faire la distinction entre le surmenage et l'épuisement réel », poursuit Helga. « Le burn-out se reconnaît à quatre symptômes fondamentaux. »

1. L’épuisement

« Les personnes atteintes de burn-out sont extrêmement fatiguées. Cela peut aller jusqu’au point où elles ne peuvent plus sortir de leur lit ou n'ont pas l'énergie de cuisiner. Elles se fatiguent facilement, même si l'activité n'est pas intense. Presque tout effort demande beaucoup d'énergie, ce qui rend la détente difficile. »

2. La perte de contrôle émotionnel

« En cas de burn-out, la personne perd le contrôle de ses émotions, ce qui la rend émotionnellement moins stable. Elle peut présenter une forte irritabilité (être facilement irritée ou triste), avoir des accès de colère ou même pleurer. »

3. La perte de contrôle cognitif

« Le burn-out affecte également la capacité à acquérir et à traiter l'information. Distraction, oubli et difficulté à se concentrer ne sont que quelques-uns des problèmes que rencontrent les personnes. Dans les cas extrêmes, les patients perdent même leurs automatismes. J'ai déjà vu des cas de personnes qui ne savent plus comment envoyer un e-mail ou se brosser les dents. »

4. La distanciation mentale

« Parce que les personnes en burn-out sont émotionnellement vulnérables, elles se protègent en s'éloignant de leur travail, mais aussi parfois de leurs collègues, de leur famille et de leurs amis. Elles apparaissent souvent plus cyniques au travail, ce qui peut donner l'impression qu'elles ne sont plus motivées. Cette distanciation mentale est un mécanisme d'adaptation utilisé par ces personnes pour perdre le moins d'énergie possible. »

 

Autres signes possibles

« Les quatre symptômes énumérés ci-dessus se retrouvent dans tous les cas de burn-out », dit Helga. « Mais il y a des symptômes supplémentaires. Ils ne sont pas typiques du burn-out, mais plutôt une conséquence des symptômes essentiels. Une humeur dépressive est fréquente (mais pas systématiquement) chez les personnes souffrant de burn-out. On note aussi des symptômes physiques tels que des douleurs cervicales, des raideurs au niveau des épaules, des maux de tête et des troubles gastro-intestinaux. Enfin, la personne peut développer des symptômes comportementaux : avoir peu ou trop d'appétit, consommer davantage d'alcool, se ronger les ongles ou balancer nerveusement une jambe.

Comment prévenir le burn-out ?

« Il est presque impossible d’ignorer les signes d'épuisement », dit Helga. « C'est pourquoi vous pouvez aisément repérer un burn-out chez vous ou chez un collègue. Attention : seul un médecin pourra établir un diagnostic efficace. C'est pourquoi nous parlons plutôt de "surmenage sans diagnostic". »

« Que vous ayez un burn-out diagnostiqué ou que vous soyez fortement surmené, une chose est claire : votre corps a besoin de se détendre. Bien que les signes d'un burn-out puissent être très visibles, il est généralement plus difficile de reconnaître à temps les signes de son propre stress. Il serait toutefois préférable de pouvoir intervenir à ce stade. »

« Souvent, votre corps émet ces signes de stress, mais vous les ignorez - parfois inconsciemment. Il arrive qu’on ne se rende compte de la durée et de l'ampleur du problème que lorsqu'on est épuisé ou gravement surmené. L’idéal est de reconnaître à temps ses propres signes de stress et ceux que présentent les collègues. »

 

Et si vous sentez que le burn-out se profile ?

« Vous avez l'impression de dépasser vos limites ? La phase d'un burn-out s'accompagne d'une augmentation des signes de stress. Les symptômes de fatigue et de tension augmentent, et vous perdez de plus en plus d'énergie pour des tâches que vous faites autrement sans difficulté. Ne négligez pas ces signes. Prenez le temps de vous détendre et osez faire des pauses pendant et après le travail. Analysez les causes du surmenage. Il existe une bonne méthode pour cela : déterminer ce qui vous procure de l'énergie et ce qui en consomme », dit Helga.

« Prenez une feuille de papier et faites une liste avec deux colonnes. À gauche, vous écrivez ce qui vous donne de l'énergie : terminer un projet, fournir une bonne qualité, un retour positif, une sortie en famille ou entre amis, pratiquer un hobby... Dans la colonne de droite, vous énumérez les choses qui consomment de l'énergie : une échéance qui approche, une charge de travail inattendue, une messagerie encombrée, une situation familiale difficile, etc. Lorsque vous êtes stressé, un déséquilibre se crée entre les facteurs énergisants et les facteurs énergivores. Ces derniers pèsent alors plus lourd.

Vous vous sentez stressé, surmené ou vous pensez même que vous êtes proche du burn-out ? Essayez avant tout de vous débarrasser des facteurs énergivores. Veillez, par exemple, à résoudre un conflit latent ou parlez à votre supérieur de votre charge de travail.

Équilibrez les facteurs énergisants et les facteurs énergivores

« Bien sûr, vous ne pouvez pas éliminer tous les facteurs énergivores », précise Helga. « Un délai, par exemple, ne disparaît pas comme ça. Certaines stratégies d'adaptation peuvent offrir une solution. Déterminez d'abord les facteurs sur lesquels vous avez une influence. Demandez-vous quelle est la pire chose qui puisse arriver. »

« En plus de vous attaquer aux facteurs énergivores, vous pouvez aussi vous concentrer sur les facteurs énergisants. Prévoyez sciemment du temps pour des activités amusantes ou relaxantes. C'est une autre façon d'équilibrer les deux types de facteurs. Combiner la suppression des facteurs énergivores et l'ajout de facteurs énergisants est la méthode la plus efficace. »


Vous désirez en savoir plus sur les stratégies d'adaptation ? Notre formation « RET : dé-stressez en pensant différemment grâce à la méthode PCER » vous dira tout sur le sujet. « PCER » est l’abréviation de « psychotechnique comportementale émotive rationnelle ». Il s'agit d'une méthode pratique qui vous aide à examiner vos propres pensées – et donc à réfléchir de manière plus rationnelle, plus calme et plus positive au travail.


Que faire si un collègue est proche du burn-out ?

« Vous reconnaissez des signes de stress ou de burn-out chez un collègue ? Dans ce cas, discutez-en », dit Helga. « La meilleure façon d'y parvenir est une communication ouverte, dans une perspective personnelle. Donnez toujours des exemples concrets de ce que vous remarquez.

Demandez, par exemple : "Tu as réagi de manière assez vive à la question de savoir si tu pouvais rester un peu plus longtemps, quelque chose ne va pas ?" ou "J’ai remarqué que tu es un peu distrait cette semaine et que tu as oublié de répondre à certains mails, est-ce que tout va bien ?". Mentionnez toujours comment vous reconnaissez les signes de stress et soyez aussi précis que possible. Vous pouvez exprimer votre inquiétude et demander comment le collègue se porte. Offrez une oreille attentive et demandez éventuellement ce qui pourrait aider la personne.

Même si vous pensez à tort qu’un burn-out ou un surmenage sont imminents, vous ne faites jamais rien de mal en demandant à quelqu'un comment il va. Vous pouvez aussi intervenir plus subtilement, en exprimant vous-même votre inquiétude : « Les choses ont été difficiles au travail ces derniers temps, tu as la même impression ? ». Parler des signes de stress est le premier pas vers une solution. De cette façon, vous déclenchez la sonnette d'alarme et votre collègue sait qu'il peut en parler à quelqu'un. »


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