Chiffre cherche contexte : le taux de vacance d’emploi de 9 % dans le secteur IT belge est le plus élevé d'Europe

Notre marché de l’emploi souffre d'une pénurie de main-d'œuvre et ce n'est pas nouveau. Mais certains secteurs sont plus durement touchés que d'autres. Par exemple, le taux de vacance d’emploi dans le secteur informatique belge est le plus élevé d'Europe. Un chiffre qui demande à être replacé dans son contexte : pourquoi le nombre de postes vacants en informatique est-il plus important ici qu'ailleurs ? Et quelles sont les solutions possibles ?

La rubrique « Chiffre cherche contexte » explique dans son contexte un chiffre marquant du marché de l’emploi ou le résultat d’une étude.

 

Sire, il n'y a plus de travailleurs en informatique…

Le taux de vacance d’emploi en informatique en Belgique atteint 9 % (chiffre de l’année 2021). Par « taux de vacance d’emploi », on entend le rapport entre le nombre de postes vacants et le nombre de personnes employées dans le secteur. Concrètement, pour 100 emplois dans le secteur des technologies de l'information, 9 ne sont pas pourvus dans notre pays. Ce secteur est donc l’un des plus touchés par la pénurie de main-d'œuvre. Seul l’horeca connaît encore un taux de vacance d’emploi plus élevé.

Un taux en augmentation

Le nombre de postes vacants dans le secteur IT augmente d'année en année. Le taux de 9 % est même deux fois supérieur à celui de 2019. Avec ce chiffre, la Belgique a le taux le plus élevé d’Europe. Les Pays-Bas avec 7,6 % et l'Autriche avec 7,2 % viennent compléter le trio de tête (source : Eurostat, décembre 2021).

Pourquoi le taux de vacance d’emploi est-il si élevé chez nous ?

Le calcul est simple : la demande de compétences en informatique monte en flèche, alors que l'offre de personnes possédant les compétences et qualifications adéquates est et reste trop faible.

Avec l'accélération de la numérisation, la demande de profils informatiques est elle aussi en hausse. Les entreprises IT ne sont pas les seules à rechercher ces profils : les hôpitaux, les pouvoirs publics et les PME d'autres secteurs ont également besoin de professionnels dans ce domaine.

Outre les profils IT classiques (programmeurs, profils analytiques, administrateurs de systèmes...), on assiste à l'émergence de spécialisations qui requièrent de nouvelles compétences. Songeons au machine learning ou apprentissage automatique, à l'intelligence artificielle, à la cybersécurité, à l'internet des objets, etc.

Pourquoi l'offre de travailleurs IT est-elle trop faible ?

Le déficit global de main-d'œuvre que connaît la Belgique, le troisième plus élevé d'Europe, est en partie responsable de cette situation. Le taux d'activité – le nombre de personnes de 20 à 64 ans actives sur le marché de l’emploi – est plus faible en Belgique que dans le reste de l’Europe (75 % contre 78 %).

En d’autres termes : si l’on compare avec le reste de l’Europe, la Belgique a moins de personne actives sur son marché de l’emploi pour pourvoir les emploi vacants. Et c’est dans le secteur de l’IT que ce déficit de main-d’œuvre est le plus tangible.

Si l’on examine le flux entrant de jeunes diplômés en informatique, on s’aperçoit que, là aussi, la Belgique affiche des résultats nettement moins bons que le reste de l'Europe. En 2020, seuls 2,2 % de tous les diplômés sortaient d’une filière IT. Soit un peu plus de la moitié de la moyenne européenne qui est de 3,9 %.

(Source : Digital Economy and Society Index (DESI 2022))

 



Quelles sont les solutions possibles ?

La numérisation va se poursuivre et le nombre de postes IT vacants va continuer à augmenter. Une solution consisterait à faire davantage la promotion des filières informatiques afin d’augmenter ainsi le flux.

Les entreprises peuvent aussi faire leur part

Il va sans dire que le marché de l’emploi compte aussi de nombreux profils qui ont le talent nécessaire pour un emploi IT mais qui n'ont pas encore acquis les bonnes compétences. Grâce à des formations comme celles de Cefora, les chercheurs d'emploi qui n'ont aucun background ou expérience en informatique peuvent suivre une formation.

Les employeurs peuvent également jouer leur rôle à cet égard. En l'absence de profils informatiques disponibles sur le marché de l’emploi, ils peuvent recruter de manière plus flexible. En d'autres termes, il s'agit de recruter des personnes qui sont encore en train de développer leurs compétences informatiques ou de chercher à acquérir une expérience professionnelle (par exemple via un stage) mais qui ont effectivement le talent nécessaire et la volonté de se recycler ou d'améliorer leurs compétences. Il est par ailleurs possible de regarder au-delà des frontières régionales. Le VDAB verse même des primes pour la mobilité régionale aux chercheurs d’emploi.

Par le biais de l'upskilling (apprentissage de nouvelles compétences permettant de s'améliorer dans son travail actuel) ou du reskilling (apprentissage de nouvelles compétences pour évoluer vers un autre poste), les organisations peuvent puiser dans les talents nouveaux ou existants pour faire face à la pénurie de personnel IT à laquelle elles sont confrontées.


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