Travailler dans un environnement bilingue peut être un défi. Mais heureusement, il existe des solutions. Aubry Touriel est responsable des formations chez DaarDaar, un site web qui couvre notamment l'actualité flamande en français. Il explique à l’aide de quatre exemples comment collaborer plus aisément et éviter les malentendus lors de contacts avec des personnes dont la langue maternelle est différente de la vôtre.
Le pouvoir du multilinguisme au travail
Mieux vous comprenez une autre langue, meilleure sera la collaboration avec vos collègues, clients et partenaires qui ne parlent pas votre langue. Les avantages sont évidents : vous réduisez les risques de malentendus, vous osez poser plus vite des questions et les liens avec vos collègues se renforcent.
Mais communiquer dans une langue autre que sa langue maternelle est plus facile à dire qu'à faire, direz-vous. Alors comment s'y prendre ?
Que faire face à ces 4 scénarios reconnaissables ?
Voilà des années qu’Aubry Touriel jette des ponts entre néerlandophones et francophones. Ce traducteur et journaliste liégeois est tombé amoureux de la Flandre. Il s'est établi à Anvers et connaît donc mieux que quiconque les différences culturelles, les préjugés et les nuances qui caractérisent notre pays.
1. Un coup de fil en néerlandais... et c'est la panique !
Une cascade de mots néerlandais à l'autre bout du fil, cela peut être intimidant. Après quelques hochements de tête et quelques mots marmonnés, vous finissez par raccrocher et vous vous demandez : « Qu'est-ce que la personne a vraiment dit ? Ai-je manqué quelque chose d'important ? »
Aubry : « C'est une situation très courante, qui est facile à résoudre : demandez ! Demandez à la personne de répéter ou de parler plus lentement. Vous pouvez aussi résumer brièvement vous-même ce qui a été dit afin de vérifier si vous avez tout compris. Si nécessaire, demandez à ce qu'on vous envoie par mail l’essentiel de la conversation. Vous aurez alors tout noir sur blanc. »
Mieux communiquer dans un environnement de travail bilingue ?
Dans le cadre de l'atelier sur la communication interculturelle de DaarDaar, vous passez une demi-journée à travailler avec des techniques qui permettent de briser la glace, des quiz et des jeux de rôles. Si vous relevez de la Commission paritaire 200, cette formation est gratuite pour vous.
2. Vous voulez participer à une conversation, mais vous cherchez vos mots
Pendant la pause de midi, vous entendez vos collègues néerlandophones discuter amicalement, mais vous ne vous sentez pas suffisamment à l'aise pour vous joindre à la conversation. Non pas parce que vous n'en avez pas envie, mais parce que vous avez des doutes sur vos capacités.
Aubry : « On apprend à parler une langue en la pratiquant et non pas en restant silencieux. Afin d’encourager les personnes à s’exprimer, il est utile de créer un environnement sûr dans lequel chacun a le droit de faire des erreurs. Une suggestion : se mettre d'accord avec ses collègues pour parler français le lundi et néerlandais le vendredi, par exemple.
« Par ailleurs, des séries ou des podcasts dans l'autre langue pourront vous aider à vous habituer aux sonorités et aux accents. Plus vous vous entraînerez, plus vous parlerez couramment. »
3. Un e-mail mal compris
Vous faites de votre mieux pour rédiger un e-mail en néerlandais à l'intention de votre collègue néerlandophone, mais vous recevez ensuite une réponse plutôt brusque et brève. Vous n'avez aucune idée de ce que vous avez mal fait.
Aubry : « Les Flamands sont assez directs dans leur communication (par e-mail), tandis que les francophones ont tendance à être plus circonstanciés. Soyez donc conscient des différences culturelles et ne prenez rien personnellement. Une salutation amicale et une fin chaleureuse à votre e-mail pourront déjà faire un monde de différence.
« Il faut savoir que même en face à face, il y aura de petites nuances. Lors d'une rencontre, par exemple, un francophone aura tendance à faire une bise sur la joue, tandis que le Flamand aura plutôt tendance à donner la main. Au final, c'est l'intention qui compte. »
4. La réunion se poursuit, mais vous décrochez
Il arrive dans de nombreuses entreprises que vous soyez convié à une réunion bilingue. En tant qu'auditeur, vous risquez de manquer des informations capitales parce que la réunion ne se déroule pas dans votre langue maternelle. En tant qu'orateur, vous n’êtes pas certain que votre message sera transmis clairement à tout le monde.
Aubry : « Une solution simple consiste à avoir ce que l’on appelle un language buddy (un compagnon de langue), du moins si l'on fait partie des « auditeurs ». Il s'agit d'une personne avec laquelle vous pouvez vérifier discrètement si vous avez bien tout compris. Vous êtes orateur ? Dans ce cas, vous pouvez passer volontairement d'une langue à l'autre pendant votre présentation. Tout le monde se sentira ainsi impliqué. »
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